mardi 26 février 2008

DIALOGUE

Dialogue

Il lui dit : Ne vois-tu pas que l’univers est mâle ?
Elle lui répond : Certes, mais je vois plutôt que la terre est femelle…
Il lui dit : Ne vois-tu pas que le soleil qui te réchauffe est mâle ?
Elle répond : Oui mais la lumière qui éclaire ta route est femelle…
Il lui dit : Ne vois-tu pas que le dévouement est mâle ?
Elle répond : Sûrement, mais la bonté et la charité sont femelles…
Il lui dit : Ne vois-tu pas que les vers sont mâles ?
Elle répond : La poésie qui regroupe tes odes est femelle…
Il lui dit : Ne vois-tu pas que le savoir est mâle ?
Elle répond : Et toi, ne vois-tu pas que la science est femelle…


Il respira bruyamment, profondément…
Ses poumons s’emplirent
De l’air acide et lourd
De ce lieu sordide
Où le hasard ou peut être le destin
Les réunit ensemble…
Il posa son regard
Dur et pénétrant,
Sur ses pupilles lumineuses,
Aiguisées, déterminées…
Silence…


Il lui dit : Je crois savoir que la trahison est femelle,
Elle répond : Et moi que l’adultère est mâle…
Il luit dit : Oui mais l’infidélité est femelle,
Elle répond : Et le mensonge ? N’est-il pas mâle ?
Il lui dit : Ne vois-tu pas que la bêtise est femelle ?
Elle réplique, étouffée par un rire sarcastique : Et le ridicule, n’est-il pas mâle ?
Il lui dit, en reprenant un air plus sérieux : L’infidélité est femelle,
Elle le fixe, acariâtre : Le viol est mâle…
Il lui dit : Mais la souillure est femelle,
Elle répond : Le péché est mâle…
Il reprend son souffle, comme un guerrier usant de son ultime arme : La laideur est femelle…
Elle relève ses paupières et le dévisage : Le dégoût est mâle !

Il gloussa,
Et avec un air moqueur,
Presque viril,
Alluma une cigarette…
La fumée appesantit la minuscule pièce,
La cendre se répandit
Sans bruit,
Sur le sol miteux…
Elle se releva, droite,
Légère et frêle,
Fit quelques pas, élégante…
Puis se rassit, juste en face
Du mâle…

Il lui dit : Au fond, tu as peut-être raison, notre belle nature est femelle…
Etonnée, elle rétorque : Oui, et ce monde mirifique est mâle…
Il lui dit : Maintenant que j’y pense, la félicité est femelle,
Elle répond : Et le bonheur, n’est-il pas mâle ?
Il lui dit : La loyauté est femelle,
Elle répond : Et le sacrifice est mâle !
Il lui dit : La passion est femelle…
Elle répond : Le cœur, terre des passions, est mâle…
Il lui dit, en souriant : Les amours sont femelles,
Elle répond : Et l’amour est mâle…


La quête du mâle et de la femelle
Continue…
Et s’éternise…
La quête se poursuit…
Et persistera
Tant que la question est femelle,
Et que le verdict est mâle…

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