Quand la lumière s’éteint…
Un jour de pluie,
Il m’a promis de retourner,
Près de moi,
Un jour de pluie…
Il m’a juré de revenir,
A côté de mon corps,
Dans mon cœur délaissé,
Un jour de pluie…
Un jour de pluie,
J’ai noyé mes peines
Dans le fleuve de mes sanglots
Qui étranglaient mes cris,
Ma rage et ma liberté,
Un jour de pluie,
Je me suis noyé
Dans le marasme de tes mensonges…
Sur la terre, le soleil s’est éclipsé
Derrière l’ombre d’un cœur éteint,
L’ombre d’un corps oublié,
D’une chair ignorée,
D’une pensée tue, massacrée,
L’ombre d’une parole qui fait mal,
L’ombre d’un verbe qui tranche,
L’ombre d’une main assassine…
Quand la lumière s’éteint
Sur des âmes en détresse,
Quand la lumière s’éteint
Sur une masse qui s’abaisse…
Quand la lumière s’éteint
Dans des cœurs condamnés,
Dans des yeux éteints,
Sur des lèvres muselées…
Dans ma crèche de bambin,
Le manège tournoyait
Au dessus de mon regard égaré,
Au dessus de mes prunelles ternes…
La musique résonnait,
En fragments, dans ma tête étourdie
Par cette lueur qui virevoltait
De mille couleurs…
Mes paupières s’alourdirent,
Il pleuvait…
Les gouttes heurtaient les vitres,
Et le sommeil heurtait mes pensées
Obscurcies, assombries,
Par une mémoire enrayée,
Une mémoire grimée,
Une mémoire amnésique…
En ce jour de pluie,
Ma couche devint mon abri,
Mon asile et mon refuge,
Pour oublier des souvenirs fabriqués,
Une vie feinte,
Pour fuir mes songes hantés par ton visage,
Pour fuir loin de ta patrie,
De ton gîte où tu m’enterres…
Quand la lumière s’éteint
Sur des âmes en détresse,
Quand la lumière s’éteint
Sur une masse qui s’abaisse…
Quand la lumière s’éteint
Dans des cœurs condamnés,
Dans des yeux éteints,
Sur des lèvres muselées…
Dans mes rêves d’enfant,
Dans mes rêves éclairés,
Je touchais ton souffle,
Je caressais ton ombre,
J’embrassais ta souvenance étincelante,
Dans mes rêves d’enfant…
Dans ma solitude,
J’effleurais ton absence…
Tes mots sanglants,
Tes mots funestes,
Tailladent ma langue,
Embourbent mes pensées,
Enlisent ma raison,
Cernent ma rage
Et endiablent mon image
Aux yeux des sages…
Tes maux fatals,
Tes maux saumâtres,
Entachent ma lumière,
Souillent mon itinéraire…
Et je me retrouve dans le noir,
Le noir des idées futiles,
Le noir d’une vie incrédule,
Le noir de ton effluve qui pue…
Quand la lumière s’éteint
Sur des âmes en détresse,
Quand la lumière s’éteint
Sur une masse qui s’abaisse…
Quand la lumière s’éteint
Dans des cœurs condamnés,
Dans des yeux éteints,
Sur des lèvres muselées…
Et je me retrouve dans le noir
De mes idylles absurdes,
De mes chimères balourdes,
De mes illusions sourdes…
Et je m’envole haut, bien haut,
Avec mes ailes de succube,
Mes ailes de Judas l’incube
Vers les flammes du Géhenne…
Je m’envole sur le serpent des limbes de mes péchés,
Je m’envole sur les écailles des sépales de mes délits…
Je m’écrase sur les pétales asséchés
De mes fautes de profane,
De mes erreurs d’impie…
Je m’écrase dans le bourbier fétide
De tes mains de maître,
De tes mains de traître…
Et la lumière s’éteint…
Les flammes de ton paradis factice
Recèlent ton avarie de pouvoir,
Ta faim fauve de vouloir
Tout avoir, tout être, tout détenir…
La lumière s’éteint,
Ta lumière s’éteint,
Ma lumière s’allume…
Quand la lumière s’éteint
Sur des âmes en détresse,
Quand la lumière s’éteint
Sur une masse qui s’abaisse…
Quand la lumière s’éteint
Dans des cœurs condamnés,
Dans des yeux éteints,
Sur des lèvres muselées…
Ma lumière s’allume
Sur tes crimes éteints,
Sur tes vices sournois,
Sur tes bévues cachées,
Sur ton barbarisme haï
Et ton laxisme feint, ta bonté de pantin…
Ma lumière s’allume
Sur tes mains entachées…
Ma lumière s’allume
Sur tes mains salies,
Sur ta face contaminée,
Sur tes lèvres épineuses,
Sur tes canines tueuses…
Ma vérité allume
Tes menteries voilées
Par ta charité risible…
Ta monnaie ne paiera plus,
Ta lumière ne s’allumera plus,
Tes paroles se tairont à jamais,
Tes mains se morcelleront,
Ton âme vidée se froissera,
Ton cœur asséché se terrera,
Et en lâche tu te blottiras
Quand notre lumière s’allumera !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire