jeudi 21 février 2008

LE MENSONGE

Le mensonge

Mes lèvres tremblent,
Son regard m’ébranle,
Mon regard le fuit,
Et s’égare, dans un infini…
Incertain…
Mensonger, patelin…

Embryon squelettique,
Chétif, chimérique,
Ectoplasme effarant dans une mare
De sang et de curare…
Venin d’une vie fantôme,
Cruor de la mort d’un homme…

Invasion bestiale sur l’Euphrate aride,
Guerre inculte sur un sol meurtri, fétide,
Armées truculentes,
Bataillons de honte
Sur une Babylone trahie,
Sur des enfants qui crient…

Des enfants qui crient leur douleur,
Des enfants qui crient leur peur,
Des enfants qui crient leur haine,
Des enfants qui crient leur peine,
Leur amour pour une patrie enflammée,
Leur amour pour cette terre cramée…

La statue tombe raide,
Sur une glèbe poussiéreuse, laide,
Sur une foule éventée, enlaidie,
Sur un peuple étréci,
Sur une masse éventrée,
Théâtre macabre, embrumé…

L’armée se déchaîne,
Se démène,
Dépouille et viole, égorge et brûle,
Une peuplade crédule,
Des femmes dans l’effroi
D’un lendemain de feu et de guérilla…

Au fond d’un gouffre, l’enfant se terre,
Au fond d’un précipice, son histoire s’enterre,
Du fond d’une crevasse, le raïs évanescent
Tel une bête traquée, s’offre podagre, impotent,
Aux affres d’un maître,
Dans les griffes du traître…

Mes lèvres tremblent,
Son regard m’ébranle,
Mon regard le fuit,
Et s’égare, dans un infini…
Incertain…
Mensonger, patelin…

Et l’enfant me fixe, me dévisage,
Ses yeux ternis dénudent mon pennage,
Sa langue stérile m’interroge,
Ma langue muette patauge
Dans l’interdit imposé,
Dans des promesses plagiées…

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