LE SANG DE DIEU

Le sang de Dieu

Il pleut…
Des perles vermeilles, des perles de sang…
Il pleut…
Sur des lèvres assoiffées, des visages blancs…

Terre qui brûle,
Sous des corps frêles,
Ciel qui jubile,
Sur des âmes qui bêlent…

Humains entassés,
Chairs confondues,
Peaux froissées,
Regards qui suent…

Le sang de Dieu coule
Sur le sable d’un désert aride…
Sève amarante qui soûle
Des langues tendues, vides…

Le sang de Dieu arrose
Des plaines abandonnées…
Nectar vineux en ptôse
Sur des artères fanées…

Il pleut…
Averses capucines…
Il pleut…
Nuée pourpre divine…

Des enfants prient
Un ciel nacarat qui crame,
Des mères crient
Un novice innocent sans âme…

Nielle de larmes,
Pléiade de pleurs,
Lamentations et armes
Sur un mur de peur…

Crachin sur une terre sacrée,
Bruine sur une Mecque maquillée,
Sous une voûte dorée,
Une histoire embrouillée…

Où est la vérité ?
Où se cache la vérité ?
Dans ton sein asséché…
Dans ton ventre stérile…

O mère…
O Dieu…
Où est la vérité ?
Où se cache la vérité ?

Il pleut…
Le sang de Dieu…
Un Dieu qui s’émeut
Un Dieu qui s’en veut…
Un Dieu qui regrette
Ses fils qui le rejettent…
Un Dieu blessé
Un Dieu lésé…

Il pleut…
Ondée asphyxiante
D’un Dieu
Qui hante,
D’un Dieu
Qui déchante,
D’un Dieu qui se terre,
D’un Dieu qui pleure
Des larmes de sang amères
Sur Jérusalem qui se meurt…