mardi 26 février 2008

L'ARBRE DES SEPHIROTH


L’arbre des Sephiroth



Le fil rouge est tendu,
Et les cous sont pendus…
L’appel suprême,
Une invite, un dilemme,
Aux rites sanctifiés,
Aux normes dictées,
Aux règles infligées,
Aux préceptes ordonnées…


Le fil rouge se tend
Sur des poignets en blanc,
L’arbre se dresse,
Droit dans l’Eden de cœurs en liesse…
Les branches, balayées par un alizé céleste,
Par une brise qui moleste
L’humain et ses craintes,
L’humain et ses complaintes…


Le fil rouge se noue fermement
Autour du tronc robuste aux senteurs d’encens,
Il dévoile les mystères
De l’univers
Et creuse les sentiers et les parcours
Dans ce monde de troubadours,
Dans ce monde de déroute,
A la frontière du doute…











La Couronne s’élève, de son écrin, vers le divin,
L’amour emplit les âmes et les seins…
Le nectar de la vie coule,
Et la sève ravive la foule,
Les mains se touchent, se caressent,
Les têtes s’abaissent,
Pour une prière au Créateur,
Au pouvoir de l’auréole du lotus aux mille fleurs…


La Sagesse répand
L’essor originel, l’élan…
Une déferlante de foi
Un flux de fusion, la voie…
La voix Divine trace le chemin
Du Saint Père, aux humains
Et élève autour de leurs esprits
La pierre sacrée, la tour bénie…


La mère féconde, la mère lumineuse,
La mère qui donne, la mère laiteuse…
La Compréhension et la déraison,
La naissance et la destruction…
Elle dessine sur le sable aride
Les prémisses de la finitude.
Dans son calice, les langues s’abreuvent,
Les corps assoiffés se noient dans son fleuve…











Et la lumière vint…
Le fil rouge se détache des chérubins
Et répand la Miséricorde
Sur la horde
Affamée d’amour et de cohésion…
Avide d’égalité et de compassion…
Les fils rouges se tordent et fusent
Sur cette terre confuse…


Et la foudre surgit
D’un ciel enragé, comme dans un cri…
Le chaos sème la peur et le mal,
La crainte du jugement final…
La Sévérité se mut en bouclier,
La lance du vaillant guerrier
Qui s’élance sur les flammes du layon
Qui le guidera au cœur de sa dulcinée, l’ultime passion…


La Beauté qui ruisselle
Sur les écumes de sa chair de miel…
Il dépose une rose écarlate
Sur la croix du calvaire qui orne ses nattes…
L’effluve de sa chevelure dorée
Envahit les airs, s’empare de ses sens égarés,
Et étanche la soif de l’enfant
Qui sommeille dans l’antre de ses désirs ardents…








La rose sanguine s’épanouit
Sur les contours de l’enveloppe nue…
Il promène sa Victoire sur le charnel interdit,
Le corps se raidit…
La vie jaillit, dans un éclat de splendeur,
Dans un flux d’ensorcelantes senteurs…
Une vie en apothéose,
Une vie de roses…


Et les mots giclent, des bouches stériles,
Le ciel se garnit de cris versatiles,
La sphère de Hod s’ouvre, illustre,
Pour accueillir les secrets qui frustrent,
Les lamentations qui lèsent,
Les sanglots qui dévorent les âmes sur la braise…
Les prunelles narrent l’étincelante mémoire
Qui fera leur Gloire…


Les formes se sculptent, cisèlent la tendre matière,
Le fleuve de la vie grave sur la pierre
La toison du mâle nu, les tentacules de son corps,
Au clair d’une lune amarante, aux reflets d’or…
Le Fondement d’un univers en fusion
Entre las canaux des essences en union…
L’énergie crépite tel un flambeau qui éclaire
Le cœur désert du mâle qui erre…






Les corps s’amarrent au seuil de la mort qui règne,
Au seuil des larmes, des Jardins d’Eden,
La madone ligote le fil cramoisi
Sur le trône de Malkuth, le trône accompli…
Le Royaume maîtrise la myriade
Des influences et des aubades
Qui sacrent la femelle
Endormie sur l’autel…


Les kippas et les tchadors
Se confondent sur le sentier de la mort,
Le djihad et la Torah
Se mélangent entre les lignes de leur fragile foi…
Les croix croisent les étoiles,
Les croissants entrelacent la cabbale,
Dans un univers qui déambule
Vers un chaos incrédule…


Les minarets en tours de contrôle,
Epient les obus d’une maison noire qui enrôle
Des candides dans une armée satanique,
Pour enrayer le mal qui ronge leur pouvoir machiavélique,
La lumière s’éteint dans les synagogues maussades,
La terre se décompose, des corps en débandade
Délogent les jardins promis,
Pour un enfer banni…







La différence les dérange,
La différence les démange…
Un besoin détraqué, insolent
De combattre le différent,
De se désunir, de défaire
La différence de leurs pairs…
Le fil rouge se dénoue et s’élance
Pour unir les différences…


Le fil rouge est tendu,
Et les cous sont pendus…
L’appel suprême,
Une invite, un dilemme,
Aux rites sanctifiés,
Aux normes dictées,
Aux règles infligées,
Aux préceptes ordonnées…

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