Nahrak ! !
De ma terre de naissance,
De mon berceau de souffrance,
J’ai hurlé ma détresse,
J’ai pleuré ma jeunesse…
Dans la rue obscure, j’ai bâti mon logis,
Sur le trottoir glacé, j’ai rêvé la nuit,
J’ai rêvé d’un navire sur un océan de liberté,
D’un ciel où j’ai déployé mes ailes de fierté.
J’ai rêvé d’un cri déchirant ce silence,
J’ai rêvé d’une lumière écrasant l’ignorance,
J’ai rêvé… j’ai rêvé… Dieu seul sait combien j’ai rêvé,
Dans mes nuits de faim, sans fin, j’ai crevé.
Nhib nahrak ! ! Je veux brûler ! !
Je veux partir, fuir, m’enfuir, voler,
Brûler avant que mon cœur ne crame,
Avant que mon corps aliéné affole mon âme.
Du matin au soir,
Sur les trottoirs,
Je déambulais, telle une prostituée,
Devant les ambassades de l’Europe convoitée.
Visa refusé, demande rejetée, bannie,
Allemagne, France, Italie et même Croatie !
Je voulais fuir, mais la chance m’a fuit,
Abandonné tel un bâtard, clandestin dans mon pays.
J’ai volé, trahi, menti et amassé
L’oseille pour une promise traversée,
A l’aube naissante, j’ai quitté ma terre de naissance,
Vers l’inconnu, l’étranger, le mystère, la délivrance…
Sur une plage rocheuse, hautaine, j’ai débarqué,
Larmes et vagues, sur ces visages de honte, marqués,
Larmes de joie ? joie de fouler ce pays lointain,
Ou larmes de crainte ? crainte d’un présent incertain…
Livré à mon destin, à mon sort sans essors,
Loin de ma patrie, de ma mère, de mon fort,
Loin de mon sang, je coulais un sang ingrat,
Chez l’étranger, pour survivre, tel un malfrat.
Parti des ténèbres qui me harcelaient, du noir,
Je travaillais au noir, pour un pain dérisoire,
Le soir, le noir endeuillait mon cœur,
Les larmes se mêlaient à la sueur.
Non, je suis un homme, je ne pleurerai pas…Quel tort !
J’assume, j’assumerai jusqu’au bout, à la mort.
A pile ou face, j’ai joué ma vie,
La pièce retombe, rude, dure, sur le parvis…
Dans mon bled, les enfants raconteraient avec ferveur,
Fiers et regards illuminés : Flen a brûlé pour l’Europe du bonheur,
J’ai brûlé pour des rives inconnue, adulées,
Mais au fond de moi,… mon âme a brûlé…
mardi 19 février 2008
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