jeudi 21 février 2008

UN ALLER SIMPLE...

Un aller simple…

Aux portes de ton cœur,
J’ai pris un aller simple, un aller sans retour, sur les routes de tes battements, sur les bitumes de tes heurts, sur les sentiers battus de ta haine…

J’ai frôlé la mort, ce matin de février, en espérant me délivrer de ton emprise mortelle, de ton amour assassin, mais en vain…

La mort serait plus clémente que ton indifférence, mais même la mort a rejeté ma litanie… reviens à ton bourreau, m’a-t-elle craché !

J’ai caressé la vie, en cet après-midi de mai, en priant les cieux et les dieux d’arroser tes terres ingrates d’une pluie perlée de tendresse et d’affection, mais en vain…

Un aller sans retour sur le chemin du néant, de l’inconnu, sur ton itinéraire sinueux, poussiéreux, inculte, sur ton désert stérile, hostile…

Escale tardive au détour d’un mirage miroitant,
Halte soudaine sur un mot, une parole meurtrière qui fend…
Stase d’une âme ridée, fanée, au chevet d’un minaret dévasté,
Rémission d’une armée vaincue par de gâteuses envies saccadées…

Torpeur amère qui embaume tes songes d’enfant, songes plagiés par une vérité honteuse, ruinée…

Je m’enivre de mes souvenirs, de notre mémoire blême, à la lumière d’un soleil éreinté…

J’ai pris un aller simple, un aller sans retour, pour fuir… où ?

Dans les roseaux sauvages de ton œil glacé, indolent…
Dans les marécages puants de tes lèvres désinvoltes, menteuses…
Dans l’océan profond de ta vanité feinte, vagabonde…
Dans le bourbier morbide de tes nuits toxiques, infectes, cruelles…

Où fuir… ?
Je patauge dans ton venin, dans ton fiel qui creuse des plaies vermeilles sur ma chair vestale…

Où fuir… ?
Aveuglé par ta sentence déchue, je m’enlise et m’empêtre sur ton layon obscur et je me perds…

Un aller simple vers les abysses noirs de tes promesses trompeuses, vers les méandres sombres de tes caprices scabreux…

Où es tu ? Où fuir… ?
Fuir là où tu es…
Tu es partout…

Tu hantes mes nuits et mes jours,
Tu me molestes, tu me harcèles, tu me tirailles…
Je suis l’esclave de tes tenailles et de ton calvaire…

Où fuir… ?
J’ai pris un aller simple, un aller sans retour,
Sans détours,
Sans regrets ni remords,
Un aller simple, vers la mort…

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