L’argent $ale
L’or noir coule,
L’odeur me soûle…
Nadir d’une puissance crédule,
Amas sordide de pécules…
Ils vendent une histoire,
Ils achètent une victoire…
Fortune pouilleuse
D’une décadence honteuse…
La bannière étoilée flotte
Sur le ciel d’une Babylone morte…
Sur les rives d’un Tigre souillé
Du sang d’enfants oubliés…
Les six branches pointues
Sillonnent le ciel confus
D’une terre sainte qui s’éteint
Sous l’étoile bleutée, sort léonin…
Et toi, où es-tu ?
Où te caches-tu ?
Où sont ta hargne et tes valeurs ?
Infamie sur ta foi qui se meurt…
La peur te hante,
La lâcheté est ta rente,
Estropié, aveuglé, perclus
Dans ton antre vil et reclus…
Leurs écus maculés te noient,
Veulerie d’un corps sans émois…
Corps vendu,
Ame vendue,
Histoire vendue,
Peuple vendu,
Terre vendue…
A quel prix ?
Le prix de l’effroi, de l’affront, du mépris…
Billets sanieux, pollués,
D’un monde nouveau qui renaît
Sur les cendres des deux jumelles en poussière,
Sur les ruines d’une peuplade qui erre…
La terre tourne, féale,
Pièce de monnaie, déloyale,
Dans le creux d’une main traître
De celui qui se proclame maître…
Maître d’un monde qui s’embrase,
D’un monde qui écrase
Les lois et les libertés,
D’un monde sans lois et sans libertés…
Maître d’un monde immonde,
Où la rage gronde,
Où la hargne et la haine
Baignent une masse malsaine…
Maître d’un monde où tout s’achète,
Où tout se vend, tout se perd, tout s’arrête…
Un monde où l’argent sale
Achète l’homme et ses râles,
Achète l’homme et ses rêves,
Achète un homme sans rêves…
mardi 19 février 2008
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