SOUVENIR...

Souvenir...


J’ai marché, tête baissée, tête couverte, derrière le cercueil,
Cortège macabre aux abords d’un cimetière en deuil,
Ce jour, on enterrait l’amour,
Ce jour, on enterrait la vie…

Inévitable sortilège ?
Tout amour qui s’achève, emporte-t-il la vie et l’assiège ?
Tout cœur mutilé, saignant, est-il condamné à l’infini
A un torrent de lamentations, de doléances et de cris ?

Le passé n’est qu’une funeste souvenance assombrie,
Le vent du présent le balaie de nos mémoires aigries,
Chaque cœur porte ses maux et leurs remèdes miracles,
Sa blessure et son élixir affable.

Ferme résolution :
Plus d’océans de larmes pour un passé envolé, avachi,
Plus de crainte d’un temps, d’une vie révolue, d’une plaie flétrie,
Toute larme qui coule, toute entaille qui tire,
Sera une pièce enfouie dans mes souvenirs.
Je renaîtrai de cet embryon avide d’un nouveau jour,
Pour un premier cri, un premier sourire, un premier amour.


Qui souffrirait dans son exil, dans sa déportation bannie,
Si un chemin de retour, un chemin d’amour s’offrait à lui ?
Qui oublierait sa joie, sa liesse,
Qui assécherait ses larmes de détresse ?

Tout échec est ardu, épineux à son esquisse,
Toute nuit est longue, interminable, à son prémisse,
Mais demain, il fera jour, espoir, lueur,
Demain sera meilleur…