LE DERNIER ACTE

Le dernier acte

Ils ont dit : «Tu es devenu fou à cause de celui que tu aimes ».
J’ai dit : «La saveur de la vie n’est que pour les fous ».
Ils ont dit : «Tu es devenu fou à cause de celui que tu aimes ».
J’ai dit : «La saveur de la vie n’est que pour les fous ».
Ils ont dit : «Tu es devenu fou…

Excusez moi… Hmmm… Veuillez m’excuser!
Vos paroles me sont-elles destinées ??

Qui… qui êtes vous ?
Allez vous-en! ! Partez, partez!
Ne restez pas là, je suis fou…
Allez vous-en ou je vais sauter! !

Non arrêtez, vous êtes sur le bord…

Le bord de la vie, une vie de remords,
Le bord de la mort, la mort d’un corps,
La mort d’un cœur, sans essors…

La rivière est profonde et le pont si haut,
Descendez, venez vous abriter au chaud,
Le vent souffle fort,
Pitié, éloignez- vous du bord!

Pitié… qui a eu pitié de moi ?
Pitié dans une vie sans âme ni émois ?
Ayez pitié de moi, vous l ‘ami,
Et partez au loin ; à mon tour, je pars aussi…
Ne me parlez plus de pitié,
Je suis épuisé…

Non, non, attendez, pit… je vous en prie.
Restez, écoutez-moi. Le froid gèle votre corps…

Mon cœur est gelé, mon âme est pourrie,
L’espoir et le bonheur ont détourné mon sort.

Gardez espoir, l’ami, la vie continue.
La souffrance, même dans mon existence s’insinue,
J’ai tant donné à l’amour,
L’amour m’a tout pris, pour toujours,
Trahi, oublié, écrasé, meurtri,
Je poursuis mon combat jour et nuit.
La vie mérite d’être vécue,
Même si la mort nous guette, vaincus.

J’ai aimé, j’ai tout donné,
Mon corps, mon âme, mon temps : fausse monnaie…

Donne, donne, ne cesse jamais,
Aime et continue à aimer.
Avance, vole, crie, rebelle,
Tel l’orage, transperce le ciel…

J’ai tout donné, tout mon mien…
La vie a brisé mes ailes, triste fin,
J’ai perdu mes amis, mes proches, mes biens,
J’ai perdu ce cœur qui ne fût jamais mien…

La vie te prend un jour, et te le rendra un autre.
Garde espoir, le chemin est long, criblé de fautes,
D’erreurs, de maladresses et de haine,
Mais le bout du tunnel est proche, une aubaine.
Accroche-toi,
Accroche-toi…

J’ai creusé ma tombe de mes mains endolories,
De mes veines fendues, j’ai arrosé ma vie,
Dans mes larmes brûlantes, je noie ma mort,
Dans ce cercueil d’eau, je m’endors…


Non, non, accroche toi, non…
Ne creuse pas ta tombe, creuse ton chemin,
Arrose de ton sang l’arbre de ta raison,
Noie dans tes larmes ta haine, ton chagrin
Et avance tête haute, immortel,
Tel un guerrier râblé, à sa cause fidèle.

Accroche toi et combats,
Dans tes tourments, puise ta force, ton courage,
Dans tes peines, prêche ta joie,
De ta perte, emprunte ta rage…

Discours aveugle…
Vision sourde…
Rage, courage,
Amour, passion, bonheur, joie…

Non, non, accroche toi, tu es un sage,
Aies la foi.

La foi, la foi, la foi, en quoi ????
En un Dieu qui m’a abandonné, sans raison ni loi…
En une femme qui m’a bannie ??
En un monde qui m’a haï ??
La foi, la foi…

Aies la foi en toi,
En ton âme, en ton esprit. La foi en toi,
En ta volonté de créer, de continuer, de courir,
Ton désir d’inventer, de vivre, de rire…

Je n’ai plus de foi…
Je n’ai plus rien…
… Ils ont dit : « Tu es devenu fou à cause de celui que tu aimes ».
J’ai dit : « La saveur de la vie n’est que pour les fous ».
… Ils ont dit : « Tu es devenu fou… … …

Noooooooon…
…… … …

…… … …