mardi 26 février 2008

SI TU M'OUBLIAIS...


Si tu m’oubliais…
(Poème de Pablo Neruda, traduit de l’espagnol)

Si tu m’oubliais, un jour,
Je vais te confier un secret,
Pas si furtif que tu ne le crois…
Ce soir là, mes prunelles fixaient la lune qui étincelait comme un cristal en feu,
L’automne vermeil frappait à ma fenêtre, creusait mes rides…
La flamme jaillissait des cendres de mon cœur éteint,
De mon corps froissé, craint…
Je voguais sur les ailes de mes souvenirs, vers toi…
Comme si rien n’existait… sauf toi, ton odeur, ta lumière, ta peau de soie…
Je ramais sur ce petit bateau qui naviguait vers ton île
Interdite, indélébile…


Et maintenant,
Si tu cessais de m’aimer, peu à peu…
Je feindrais de cesser de t’aimer, à mon tour, peu à peu…


Si soudain, tu m’oubliais…
Comment pourrais-je, à mon tour, t’oublier ?
Je ferais semblant de t’oublier, aussitôt…


Le vent de mes pensées
Heurtait, violemment, l’étendard affolé
De ma vie décousue,
De mes rives perdues,
Où les racines écorchées
De mon cœur délaissé
Saignent d’amour pour toi,
Pleurent ton absence et mon désarroi…
Mes bras, aux cieux sourds,
Imploraient une prière, un retour…
Une autre terre, des racines nouvelles
Pour renaître des poussières de cet amour de fiel…


Mais,
Si à chaque aube qui scintillait,
A chaque minute, à chaque rayon qui brillait,
Ton cœur se rallumait,
Eclairait mes pupilles et mon trajet,
Ta brise caressait mes joues en feu,
De ta douceur qui me manque tant…
Si à chaque seconde qui passait,
Une fleur jaillissait de tes lèvres écarlates,
Ses pétales cherchaient ma face décomposée,
Mes lèvres assoiffées, à qui tu manques tant…
Ô mon amour,
Mon astre, mes jours…
En moi, ta flamme illumine
Une mémoire enfouie, une passion en ruines…
Ton soleil réchauffe ma peau fanée,
Mon âme abandonnée,
Et tu sauras, ma bien aimée,
Que je ne t’ai jamais oubliée…

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