mardi 19 février 2008

Z

Z

Zizanie dans la zénana défendue,
Brouillard dans le harem, rideaux tendus,
Parfum de musc troublant les esprits,
Lotus enfumé, travesti : ma vie.

Zeugme de deux chemins parallèles,
Union de deux âmes immortelles,
Deux traits croisés, tailladés par un sabre raide,
Ma vie, ta vie, en lettre Z.

Zoïles, baveux, envieux, ils contemplent
Nos regards, nos rires, nos lèvres qui tremblent.
Médisances, commérages : mets d’un soir
D’une société nue, écervelée, vidée de tout espoir.

Zélateur d’un cartel d’idéaux illusoires, labiles,
Adepte obéissant, apôtre soumis, émule docile,
Tu te plies, tu te casses sous un vent maudit qui souffle
Emportant ton ardeur, semant le trouble…

Zouaves colonisant des bouches empestant le vin,
Armées d’une nation de dissidence et de dédain,
Rangées inconnues de corps puants dans un cimetière,
Ames fendues, pendues, entaillées par des cimeterres.

Zébrures sanglantes sur mon corps meurtri,
Zellige de tabous sur ton corps endormi,
La nuit s’achève, le rêve s’arrête,
L’enfant bleu chasse la tempête…

Zénith d’un désir pédant qui me hante,
Apogée d’une foi burlesque, insouciante,
Brisé, à genoux, j’implore ton aide,
Ta grâce pour recoudre ma vie en Z.

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