mardi 19 février 2008

LE VIOL

Le viol


Nuit sombre, aveugle,
Ténèbres dans son âme perdue,
Pelouse boueuse, ses cris l’étranglent…
Elle baignait dans son sang crasseux, qui pue,
Elle se noyait dans son vomis,
Corps maudit,
Chair damnée,
Corps maculé…


Elle gesticulait, s’agitait,
En vain…
Sa peau pestiférée battait le pavé
De ses mains…
Ses ongles ensanglantés s’accrochaient
A rien…
Arrachaient l’invisible, s’écorchaient,
Cri félin…


Combat stérile, oiseux, infécond,
Intimité bafouée, pénétrée, salie,
Tige abominable déchirant ses entrailles, son profond,
Barre déchiquetant son ventre banni…

Elle s’embarqua sur l’océan de ses larmes,
Elle s’envola, emportée par ses flammes,
Feu calcinant son esprit meurtri,
Son corps souillé, noirci…


Sanctuaire d’une âme qui s’éteint,
Elle s’abandonna, abîmée, flétrie,
De ses lèvres profanées des prières au saints,
A un Dieu sourd, jauni…


Belle rose, jadis épanouie, innocente,
Jeune fille dans un champs de pureté verdoyante,
Fleur fanée, déflorée, trahie,
Perdue dans une mare de boue, de vomis…


Vendue, taillée, sa chair blessée,
Guérira sous les baumes du temps et de l’oubli…
Son âme vierge violée
Priera sa mort, toutes les nuits…

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