mardi 26 février 2008

JE LE LUI DIRAI EN CHANSONS...

Je le lui dirai en chansons…


Les feuilles blanches s’entassaient, impassibles.
Ma plume, paralysée, contemplait les lignes invisibles,
Ma langue nouée par des idées évanouies, étranglées,
Fredonnait silencieusement des airs à l’encre d’une passion étouffée…

Comment le lui dire ? Le lui avouer ?
Comment lui dévoiler mon jardin secret ? Mon désir enflammé ?
Comment lui écrire des rimes, des odes, des vers, des confessions ?
Je le lui dirai en chansons…


Je l’avais rencontrée un beau matin,
Un de ces matins d’été, torride, aux senteurs de jasmin,
Elle était perdue, entre une terre natale,
Sous une tour de métal,
Et la terre de son enfance,
De ses souvenirs qui la bercent…

Je l’avais rencontrée, un matin d’été,
Un de ces matins dont on se rappellera toujours, pour l’éternité,
Belle basanée sous un soleil de plomb,
Elle semait sa grâce, sous ses cils longs,
Comme une offrande venant d’ailleurs, un don…
Je le lui dirai en chansons…


Elle avait un regard fuyant, des yeux captifs,
Sous de longs cils qu’elle avait maquillés, simplement, un regard pensif…
Sur son front, tombait maladroitement sa frange d’ange
Et voilait ses pupilles mystérieuses, étranges…
Elle souriait…
Ses yeux souriaient…

La lumière emplissait mon univers,
Ses yeux timides éclairaient, sous ses paupières
Ma route,
Et ôtaient de mon chemin mes doutes…
Ses yeux brillaient de mille feux, en toutes saisons…
Je le lui dirai en chansons…

Elle s’éclipsait de temps en temps,
Pour retrouver la chaleur d’un foyer aimant…
Elle partait dans les airs,
Et son absence planait sur mon cœur délaissé amer…
Curieuse, surprenante, singulière,
Elle s’envolait et son parfum envoûtant ravissait ma sphère…

Je la suivrai au bout du monde,
Au bout de ce monde qui sera mien,
Je la suivrai, sur cette terre vagabonde,
Elle m’attendra, par cet attendrissant matin,
Comme la rosée sur les pétales assoiffés de passion…
Je le lui dirai en chansons…

Féministe, indomptable, révoltée…
Rebelle, insurgée, droite et survoltée…
Elle a épousé les théorèmes et les anathèmes
De ce monde qui se cherche, entre mutations et emblèmes…
Moderne, femme libérée,
Sa parole crève les silences et les tabous erronés…

Avec sa compagne de chaque soir, au chevet de sa couche,
Anaïs Nin ou le fantasme d’une femme misanthrope, farouche…
Elle feuillette avidement le livre de sa vie,
Le roman-photo d’une histoire inassouvie…
Elle parcourt les lignes de mes odes, de mes pulsions
Que je lui dirai en chansons…

Belle,
Sous sa chevelure rebelle,
Sous sa robe en dentelle…
Belle,
Son parfum d’ambre et de cannelle
Embourbait mes sens sur une toile d’aquarelle…

Belle,
Sur les airs d’une envoûtante violoncelle,
Elle me faisait tournoyer sur cette virevoltante ribambelle,
Sur ses lèvres au goût de miel,
Je posais un tendre baiser, une pensée, un frisson,
Et je lui dirai en chansons…


Ombrageuse, jalouse et combative,
Sa critique incisive,
Ses crocs de fauve, ses pinces félines,
Font d’elle une opiniâtre revêche,
Une obstinée qui fulmine,
Sous son air de sainte angélique et fraîche !

Têtue, acharnée et tenace,
Quand rien ne va plus, quand tout va de travers,
Sous son sourire de glace,
Elle foudroie de ses yeux qui pétillent, comme un éclair…
Avec ce tempérament de faucon,
Je lui dirai en chansons…


Que serait ma vie sans ses mains de velours ?
Sans son sourire de grâce, irrésistible, glamour…
Sans son regard pertinent et juste,
Sans son humour décalé, ses blagues illustres !
Sans ses rendez-vous ratés
Et ses retards réputés !

Que serait ma vie sans ses caprices de star,
Sans ses envies de glace à la fraise en plein mois de Janvier ?
Sans ses soirées de chagrin, de blues et de cafard,
Sans ses boutons d’acné qu’elle titille sans arrêt !
Que serait ma vie si elle n’existait pas, quelle dérision !
Je le lui dirai en chansons…


Des chansons, des airs et des mélodies,
Pour lui dire qu’elle est ma merveille du monde,
Mes jardins suspendus, ma Tour Eiffel qui scintille,
Mes pyramides et ma Joconde…
Des chansons, des odes et des poèmes,
Pour lui dire : Je t’aime…

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