L’épitaphe
Ci-gît l’incube,
Ci-gît le succube,
Sous cette ouche puante,
Les restes d’une ossature sanglante,
Sous cet humus fétide,
Les vers rongent une chaire perfide…
Ci-gît le poète,
Ci-gît l’épithète,
Louange d’une vie calomnieuse,
Purgatoire d’une mort élogieuse,
Sous ce sol éreintant,
L’épave d’un cœur agonisant…
Ci-gît la liberté,
Ci-gît les rêves trépassés,
D’une masse dépouillée,
De corps inanimés…
Oraison macabre,
Sous des coups de sabres…
Ci-gît l’absolu,
Ci-gît l’archange déchu,
Les songes d’un enfant en flammes,
Les jours en feu du drame
D’une mère qui pleure
Ses ultimes heures…
Ci-gît la paix,
Ci-gît le jacobin de l’équité,
La raison et la vérité,
Bafouées, travesties, enterrées…
Sous une glèbe fumante,
Sous une poussière amarante…
Ci-gît le divin,
Ci-gît la nourrice, le sein,
La vie étranglée,
La vie strangulée,
Une bouche étouffée,
Une main brisée…
Ci-gît le peuple assassiné…
jeudi 21 février 2008
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