La corde et la plume
Do, donner de soi, puiser dans sa foi,
Briser la corde autour du cou, la langue de bois,
Crier, chanter, sa haine, sa joie,
Sur un front perlé, les cordes imposent leur loi.
Ré, régner dans les cieux, tel un ange,
Déployant ses ailes immaculées, ses plumes étranges,
Au bout de sa main, la plume fétiche vacille,
Vibrant au rythme des astres qui brillent.
Mi, miroir de son âme trouble et troublante,
De son cœur bâillonné, aux senteurs envoûtantes,
De ses yeux d’émeraude qui larmoient
Au grincement d’une corde sous ses doigts…
Fa, fabuliste des contes de mille et une nuits,
Il nous emporte au loin, si loin de nos soucis,
Si près de nos tourments qui broient nos entrailles,
De notre sang, de nos origines qui déraillent.
Sol, solide comme un roc, fragile tel un enfant,
Il se plie à chaque note, se blottit tremblant,
Dispersant le brouillard, broyant le silence,
Sculptant sa mélodie, Vénus, reine de l’assistance.
La, larme qui se mêle aux eaux du Nil,
De la Seine, de l’Euphrate, du Danube labile,
Au pavés de la Médina où résonnent ses accords, sa rage,
D’une consonance, d’une cadence éternelle, sans âge…
Si, silhouette imposante, douce, vulnérable,
Poète de notes, favori d’Apollon, inébranlable,
Ses cordes et sa plume enchantent, libèrent les âmes,
Rallument le bonheur, la folie et toutes les flammes.
Do, Ré, Mi, Fa, Sol, La, Si…
Les corps et les cœurs se déhanchent, ailleurs et ici,
Sur les airs de cette mélopée féerique,
Qui naît, belle et rebelle de son luth : sa musique…
mardi 19 février 2008
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