jeudi 21 février 2008

LES CROISADES AMERES

Les croisades amères

Chagrin d’une rencontre hasardeuse,
Tourments par cette glaciale nuit brumeuse,
Je suis venu en paix,
Tu es venu en guerrier…

Sur les traits de ton apathique visage maigre,
Une odeur de fin, une saveur aigre,
Une expression de mépris écoeurante,
Blâmant ma dévotion, ma ferveur cuisante…

Sur tes lèvres tranchantes, des saccades insolentes,
Des mots affûtés, des injures coupantes,
Rasant ma chasteté, ma pudeur par tes vices acerbes,
Au milieu de ta jungle, mon cœur est nu, imberbe…

Dans tes gynécées nocturnes, tes sérails poisseux,
Dans tes harems gluants, gras, visqueux,
Tu t’enfonces, tu déroges, tu t’abaisses, vil,
Dans cet univers de déclin, d’agonie, de bile…

Des guerres, des batailles, des croisades amères,
Contre mon amour, mon adoration qui erre…
Tu me tues, me décimes, me décapites dans tes combats,
Tu m’égorges, tu m’étripes dans tes émeutes sans lois…

Lutte déchaînée contre un corps qui se donne,
Un corps tumultueux, brouillon, confus, et qui pardonne,
Pardonne tes erreurs, tes délits et se proclame coupable
De tes bavures, de ton errance, triste fable…

Condamné par les juges de ton âme obscure
D’avoir estampé ta liberté d’homme pur,
Je me retrouve esclave, captif de tes geôles crédules,
Tu venges ton passé flétri sur mon présent qui brûle…

Sur l’épée aiguisée du chemin de ton cœur,
Je me blesse, je me débats dans les mors de ta rancœur,
Sur les lamelles sanglantes de ta voie offensante,
Je me meurs, dans les sanglots de ma peine mordante…

J’implore les dieux de n’être qu’une seconde de joie,
Une minute, un jour sur ton sablier de foi,
Une goutte, un murmure sur ta bouche close,
Une poussière dans l’univers de ta folie, de ta névrose…

J’implore les dieux de n’être qu’un chien, qu’une ombre,
Une lueur dans tes nuits sombres,
Mais je ne suis qu’une victime supplémentaire
De tes croisades amères…

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